Cultivé depuis plus de 4 000 ans, le cannabis a marqué l’histoire humaine par ses multiples usages, des textiles en Chine antique aux rituels sacrés en Inde. Sa fascination perdure aujourd’hui, notamment pour ses effets variés. Traditionnellement, le cannabis est classé en deux grandes catégories : sativa et indica. Cependant, des études récentes remettent en question cette nomenclature, ouvrant la voie à des approches plus modernes et scientifiques.
Sommaire
Comprenez-vous vraiment les variétés que vous consommez ?
Depuis plus de deux siècles, Cannabis sativa et Cannabis indica ont été différenciés sur la base de leur origine, de leur morphologie et de leurs effets supposés. Pourtant, avec les progrès des pratiques de culture, la distinction traditionnelle sativa vs indica s’est estompée, rendant ces catégories moins pertinentes. Voici un aperçu des caractéristiques qui leur sont historiquement attribuées :
Caractéristiques | Sativa | Indica |
Origine | Europe (selon Linnæus) | Inde (selon Lamarck) |
Morphologie | Longues tiges, feuilles fines et vert vif | Plantes plus touffues, feuilles larges |
Utilisation historique | Énergisant, cérébral | Relaxant, corporel |
Teneur en cannabinoïdes | Pas de différences significatives en THC ou CBD (selon des études récentes) | Pas de différences significatives en THC ou CBD (selon des études récentes) |
Bien que ces catégories restent populaires, leur utilisation repose davantage sur des idées reçues que sur des bases scientifiques solides. Les recherches actuelles montrent qu’il est temps de revoir cette classification au profit d’une approche plus précise et moderne, centrée sur la composition chimique réelle des plants
Pourquoi les terpènes surpassent les catégories classiques ?
Des études récentes, particulièrement celles menées par le Dr Hazekamp, révèlent que les différences entre sativa et indica reposent plus sur leur profil terpénique que sur des critères historiques ou géographiques. Les terpènes, composés aromatiques présents dans le cannabis, influencent non seulement son odeur et sa saveur, mais également ses effets.
Les variétés sativa contiennent souvent des terpènes comme le trans-bergamotène, le trans-bêta-farnésène, le delta-3-carène et le terpinolène. Les indica, quant à elles, présentent fréquemment des terpènes hydroxylés tels que le bêta/gamma eudesmol, le guaiol, l’alpha-terpinéol et le bornéol. Ces découvertes encouragent une classification basée sur la composition chimique, plus réaliste que l’ancienne dichotomie sativa/indica.
Pour affiner cette approche, le modèle des chemovars propose une classification du cannabis selon les profils chimiques, en se concentrant principalement sur la teneur en THC et CBD :
- Type I : Cannabis riche en THC
- Type II : Cannabis avec un équilibre THC/CBD
- Type III : Cannabis riche en CBD
Cependant, ce modèle ne prend pas pleinement en compte l’influence des terpènes sur les effets du cannabis. Pour choisir un cultivar qui répond aux besoins individuels, il est nécessaire d’analyser à la fois les cannabinoïdes et les terpènes.
Une sélection plus précise pour chaque usage
Adopter une classification basée sur des données scientifiques fiables, plutôt que sur des étiquettes dépassées, permet de mieux valoriser la diversité chimique et les nombreuses propriétés de cette plante. Grâce à des outils comme la chromatographie, il est possible d’analyser précisément les profils cannabinoïdes de différentes souches de cannabis. Cette avancée permet à l’industrie de progresser vers un avenir où chaque utilisateur peut choisir un cultivar adapté à ses besoins et à ses potentiels effets médicaux.
Des technologies modernes, telles que la chromatographie gazeuse et la spectrométrie de masse, permettent d’identifier avec précision les concentrations de cannabinoïdes et de terpènes. Ces analyses détaillées profitent particulièrement aux patients recherchant des solutions thérapeutiques personnalisées, qu’il s’agisse de soulager la douleur, de réduire l’anxiété ou d’améliorer la qualité du sommeil.