Santé

CBD en France : entre études scientifiques prometteuses et statu quo juridique

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Avec un peu plus de 7 millions de consommateurs selon les chiffres de l’Interprofession des métiers du chanvre, la France occupe une place importante dans le marché européen du cannabidiol ou CBD. Non psychotrope et non addictive, cette molécule extraite de la plante Cannabis L. Sativa fait l’objet d’un engouement sans précédent de la part de la communauté scientifique, notamment pour améliorer la gestion de la douleur et la qualité de vie des personnes souffrant de troubles de l’humeur et/ou du sommeil.

En dépit de résultats (très) prometteurs, le statut légal du CBD reste au point mort. Dernier revers en date : l’EFSA a suspendu son évaluation du CBD en vue de sa désignation comme « nouvel aliment ».

Le CBD, une contribution imminente à la pharmacopée française ?

Le THC, substance responsable de la psycho-activité du cannabis, a largement démontré sa capacité à contribuer au traitement de certaines maladies neurologiques comme l’épilepsie et son aptitude à soulager les douleurs pharmaco-résistantes. Pour autant, son intégration aux protocoles thérapeutiques est restée timide pour des raisons éthiques, mais aussi par crainte d’induire une dépendance chez le patient.

En tant que molécule non psychotrope et non addictive issue de la même plante que le THC (voir ce communiqué de l’Organisation Mondiale de la Santé), le CBD s’impose comme une alternative intéressante pour soigner un large spectre de symptômes et de pathologies.

C’est d’ailleurs ce qui a motivé le ministère de la Santé et des Solidarités à lancer en grande pompe une expérimentation d’envergure dans l’Hexagone. Objectif de cette étude clinique lancée en mars 2021 : évaluer le potentiel thérapeutique du CBD et du couple « THC – CBD » dans le cadre des cinq indications définies par l’Agence nationale de la sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM), à savoir :

Les douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies disponibles, qu’elles soient médicamenteuses ou non ;

Les épilepsies sévères dites pharmaco-résistantes ;

Les symptômes rebelles en oncologie, qu’ils soient liés aux maladies cancéreuses ou aux traitements administrés pour les soigner ;

La spasticité douloureuse de la sclérose en plaques et des autres maladies du système nerveux central ;

Dans une configuration de soins palliatifs.

Les résultats de cette grande étude devraient être communiqués au fil de l’eau à partir du deuxième trimestre de l’année 2023.

Ces études qui confirment l’intérêt thérapeutique du CBD

Depuis le début des années 2010, de nombreuses études scientifiques ont mis en exergue l’intérêt thérapeutique du CBD dans le traitement d’un large spectre de symptômes et de pathologies. Synthèse non exhaustive :

Les travaux du professeur Orrin Devinsky publiés en 2017 et 2018 ont démontré que le CBD était une piste sérieuse pour réduire la fréquence et l’intensité des crises d’épilepsie chez les enfants, notamment le syndrome de Lennox – Gastaut et le syndrome épileptique de Dravet ;

Selon cette étude, le CBD pourrait contribuer à la régulation de la fonction thyroïdienne en simulant/réduisant la production des hormones TSH, T4 et T3 en fonction de l’état du patient (hyperthyroïdie ou hypothyroïdie) ;

Selon une étude de l’Université James Madison, le CBD peut réduire de manière significative les douleurs ainsi que les sautes d’humeur liées aux menstruations ;

Comme le démontre cet essai clinique, le cannabidiol contribue à réduire le stress et l’anxiété et améliore ainsi la qualité du sommeil chez les patients souffrant d’insomnie chronique.

Les mésaventures juridiques du CBD en France

Malgré ces résultats prometteurs et une quasi-unanimité sur l’absence d’effets secondaires majeurs, le cannabidiol peine à décrocher un statut légal pérenne dans l’Hexagone. Rappelons qu’un arrêté ministériel publié le 31 décembre 2021 avait tout simplement interdit la commercialisation des fleurs et feuilles de CBD pur, avant que le Conseil d’Etat ne vienne suspendre de manière temporaire cet arrêté.

Aujourd’hui, ce sont les scientifiques de l’European Food Safety Authority (EFSA) qui viennent à nouveau contrecarrer la légalisation définitive du CBD. En effet, le groupe d’experts a annoncé suspendre les évaluations du CBD en tant que « nouvel aliment » dans l’attente de nouvelles données prouvant son innocuité.

Jusqu’à nouvel ordre, le CBD à très faible dose de THC (moins de 0,2 %) reste parfaitement légal en France. Il est d’ailleurs commercialisé dans plus de 2 500 boutiques spécialisées, dans les rayons « bien-être » et « parapharmacie » de certaines grandes surfaces de distribution comme Monoprix et Carrefour et via des boutiques en ligne qui proposent la livraison à domicile comme https://www.321cbd.com/fr/11-huile-de-cbd.

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