Durant ma traversée diagonale de la France “entre deux mers”, l’arrivée en juin 2014 sur les pas de George Sand dans la vallée cristalline de la Creuse, “la vallée des peintres, m’a ébloui et a inspiré des paragraphes de l’ouvrage tiré de cette expérience dont le lyrisme ému a pu en surprendre certains. Invité début août 2015 à Fressélines, puis à Felletin pour des rencontres littéraires, j’ai tenu à vérifier que ces paysages à la frontière entre les départements de l’Indre et de la Creuse, produisaient encore le même effet sur moi. L’expérience est concluante et je me félicite d’avoir placé le site dans mon “hit parade de la beauté de nature entre deux mers”. C’est même pour moi un des plus beaux lieux de France, et par conséquent du monde. Faites-vous une opinion par vous même.
Après Argenton-sur-Creuse……
la Creuse entre dans des gorges granitiques à hauteur de la boucle du Pin :
De là, on se trouve bien vite à Gargilesse, joyau de petit village, l’un des plus beaux de France, où George Sand et Alexandre Manceau, un graveur réputé de treize ans son cadet et qui fut son dernier amour, achetèrent et occupèrent de concert. Le village s’étage sur plusieurs niveaux au dessus de la rivière éponyme, un affluent de la Creuse. À la partie supérieure trônent le château et l’église romane Saint Laurent et Notre-Dame :
L’église contient des trésors, en particulier des fresques superbes sur les murs de la crypte. Un Christ “au couteau entre les dents” le jour du jugement dernier est particulièrement remarquable :
Ma route me conduit ensuite à la vallée de la Sédelle que je suis jusqu’à découvrir à nouveau, toujours avec la même émotion, les ruines de Crozant :
Aussitôt arrivé à Fressélines, situé sur la bande du plateau qui s’insinue entre les deux Creuses, je parcours avec mon hôtesse Christine le circuit de la confluence où Claude Monet travailla des mois durant. Je décide d’y retourner tôt le lendemain matin et de poursuivre à pied jusqu’à Crozant. Avant de descendre dans le ravin de la petite Creuse, je vois le château de Puy Guillon de l’autre côté des deux vallées, dans la brume légère qui précède une belle journée ensoleillée :
Puis, arrivé sur la rive droite de la petite Creuse, j’observe un arbre isolé qui m’évoque un peu celui que peignit Monet :
La rive me conduit bientôt à la confluence des deux rivières qui constitue le centre névralgique du travail du peintre :
Lorsque Monet y travailla, l’éperon rocheux entre les deux Creuses était encore d’aspect minéral car les nombreux ovins et caprins alors élevés ici se chargeaient de le dégager de sa végétation. Celle-ci a repris tous ses droits depuis lors et masque, hélas, ce roc de la confluence qui fit l’objet de la première série de Monet, peint par différents temps et à différentes heures du jour. C’est maintenant le rocher des Fileuses à Crozant qui donne la meilleure idée de l’objet du labeur de Claude Monet. Un dizaine de kilomètres le long de la Creuse m’y conduit. De là, la vue permet d’admirer sur l’autre rive les ruines de l’ancien château de Crozant bâti sur un éperon rocheux entre la Creuse et son affluent la Sédelle :
Bernard Evenot, qui assista à la rencontre littéraire de Fressélines, m’a transmis la même vue par temps de brume d’où émergent les tours, ajoutant encore au romantisme flamboyant d’un spectacle rare :
L’observatoire que constitue la roche des Fileuses offre d’exceptionnels points de vue sur le site des ruines dans différentes atmosphères :
Bernard a en particulier obtenu de saisissantes photos de la tour carré par brume légère….
ou épaisse :
La même comparaison vaut pour l’a tour ronde “du Renard” :
Je redescends ensuite au bord de la rivière, franchis le pont de Crozant vers la rive gauche et remonte aux ruines du site duquel, c’est cette fois le rocher des Fileuses qu’il est possible d’admirer :
Monet s’évertua à saisir les nuances du rocher équivalent de la confluence des deux Creuses à Fresséline. Sa magnificence se déploie dans un large spectre d’éclairages qui modifient les teintes de la roche et de ses lichens, des bruyères, des mousses et des arbustes nains qui s’y sont établis. Le voici par temps gris, le lendemain, différent mais toujours admirable :
Les autres peintres de l’école de Crozant, par exemple Armand Guillaumain, Eugène Alluaud, et même Picabia auquel une visite dans la vallée inspira cinq ou six toiles importantes, ont peut-être vu les rochers granitiques de la vallée couverts de lande fleurie, avec ses bruyères bleues,ses petits ajoncs jaunes, quelques épilobes, comme ici sur les escarpements qui bordent la rivière dans la partie basse de l’arborétum de la Sédelle :
La presqu’île entre Creuse et Sédelle est défendue vers la confluence entre les deux rivières par une ultime tour ronde, la tour Collin :
Au delà, je descends sur la rive de cette confluence :
…puis remonte vers les ruines d’amont, quittant, déjà nostalgique, ces paysages incroyables :
Je reviendrai, c’est sûr.
Axel Kahn, le dix-sept août 2015.
En observant les photographies mentionnant le rocher de fileuses je me permet de vous signaler que leur localisation n’est pas la bonne.
L’endroit que vous indiquez comme le rocher des fileuses est à l’est des Ruines alors que le rocher des Fileuses est situé au nord des Ruines.
Je prépare pour vous un ensemble photographies de ces lieux avec des explications et une carte.
Michel DEGUET
Le rocher des fileuses, c’est la falaise que l’on voit dans le coin haut droit de votre photographie intitulée “La confluence entre la Sédelle et la Creuse”.
Michel DEGUET
Merci de faire connaître notre vallée à des milliers de lecteurs.
Je crois que l’erreur a pour origine la carte IGN.
Sur cette carte, les “rochers de la Fileuse” sont bien placées au dessus des falaises de votre photographie “le rocher des Fileuses depuis les ruines, temps gris”.
Plusieurs sites indiquent le lieu exact car un site d’escalade a été aménagé parmi ces rochers.
Michel DEGUET
Merci, Michel. j’ai en effet utilisé les indications de la carte IGN et les affirmations de mes hôtes locaux pour lesquels mon rocher des fileuses était aussi le leur.